Ma vie dans le métro
Dans le métro on voit parfois des choses horribles. Pas besoin de regarder des films d'horreur à la télé pour se faire peur, il suffit de prendre le métro.
Ce soir par exemple, j'ai vu une chose horrible, je vais vous raconter.
A la différence du film d'horreur où la musique est tout le temps la même, quand on prend le métro, on peut choisir la musique de fond du film que l'on se fait dans son cerveau malade.
Personnellement en ce moment, j'écoute du Claude Debussy, du Ravel ou du Chopin, parce que je trouve que ça va bien avec les images qui défilent.
Et pourquoi pas du Bach? me demanderez vous?
Et bien sachez que je n'écoute pas Bach par choix, pour la bonne raison qu'écouter "les Variations de Goldberg" me donneraient l'impression d'être dans "Le Silence des Agneaux" et que je me sentirais capable d'arracher les entrailles de ma voisine d'à côté et de lui bouffer le coeur.
Immondes instincts de psychopathe quand tu nous tiens...
Dans le métro, je regarde les gens, c'est intéressant et complètement fascinant:
- dans une même rame parfois, on peut compter jusqu'à 14 filles qui possèdent le même sac à main: c'est soit un Darel, soit un Longchamp en plastique, ceux là même que la stagiaire affectionne tant.
- dans une même rame, vous pouvez trouver jusqu'à 5 personnes qui lisent un livre du même auteur: c'est soit Harlan Coben, soit Guillaume Musso, soit un des livres de la trilogie "Millenium" de Stieg Larsson.
Avant, tout le monde lisait "Harry Potter" ou Marc Levy ou Fred Vargas, mais ça s'est un peu calmé.
Depuis que je suis allée en Rajasthanie, je trouve que le métro parisien ne pue pas tant que ça: en effet, rien à voir avec les égoûts à ciel ouvert de Jodhpur ou les ruelles étroites de Varanasi, peuplées de vaches et de chiens qui pourrissent sur place, dont les blessures béantes grouillent d'asticots.
Globalement, le métro parisien ne pue pas en lui même, ce sont quelques gens qui sont à l'intérieur du métro, qui ne sentent pas très bon.
Par exemple, régulièrement, je me trouve à côté d'une fille qui s'est aspergé de "Flower" de Kenzo. Je me dis: soit je n'ai jamais de chance, soit tout le monde met ce parfum.
Il faut savoir qu'il n'existe pas un parfum au monde que je déteste plus que celui ci.
Cette odeur me file la nausée et en plus, j'ai la capacité de le sentir à des kilomètres. Quand dans un couloir, je suis une fille qui porte ce parfum, soit je la double en courant, soit je m'arrête et j'attends que la fille et son nuage d'odeur Floweresque soient passées.
Si un jour vous me voyez courir dans le métro, ce n'est pas parce que je suis pressée, c'est parce que j'essaie d'échapper aux effluves de "Flower de Kenzo".
Quand je sens ce parfum dans la rame de métro, je change de place, parfois même, je descends de la train pour prendre le prochain.
Ma hantise suprême est d'avoir une collègue qui mettrait ce parfum ou de me retrouver dans un avion avec une voisine qui aurait mis "Flower".
Parfois, personne n'a mis "Flower", mais les gens puent quand même. Dans ces cas là, je change aussi de place, mais ce que j'adore faire et qui me fait bien marrer quand je suis avec quelqu'un, c'est de lancer sur un ton assez fort:
"HA MAIS çA PUE LÀ, NON???? HEIN TU TROUVES PAS QUE çA PUE????"
Quand Séb est avec moi, j'en rajoute un peu parce que je sais que ça lui fout la honte. Il me dit:
"Ouais ça pue, bon oui ok. Chuuuttt!!!"
Et quand on peut pas changer de place parce qu'il y a trop de monde, je relance un:
Et là, voilà le moment que redoute Séb et qui le fait mourir de honte: je sors un vaporisateur de parfum (j'ai toujours un échantillon quelconque dans mon sac) et j'en vaporise tout autour de moi.
Séb il sait plus où se mettre, il me dit que je suis impolie et que je ne sais pas me tenir, et moi je suis morte de rire et je rétorque que ce sont les gens qui puent qui sont impolis.
Même mon fils je lui fous la honte.
J'adore.
Il y a deux jours, une femme est venue s'assoir juste à côté de moi, et en l'espace d'une seconde et demie, une odeur fétide à envahi le cercle étroit que nous partagions toutes les deux.
C'était un peu comme si cette femme était restée enfermée dans la terre pendant 2 mois, et qu'au moment où elle avait réouvert la bouche pour respirer (à côté de moi, donc) toute cette puanteur âpre et moisie était sortie de sa bouche et s'était répandue tout autour d'elle.
ça sentait comme dans l'appartement d'un vieux qui vient de mourir.
Il était 9h du matin, je n'allais pas non plus m'infliger un truc pareil: je me suis levée pour aller m'installer debout, un peu plus loin devant elle. Et j'ai regardé le visage de mon agresseuse: en fait, je ne sais pas si c'est ça qui puait autant, mais elle avait une espèce de grosse plaque rouge énorme à moitié suintante, qui s'étalait sur tout le cou et la moitié du visage.
Dingue.
Un peu comme le tatouage qu'Isabelle Adjani avait l'autre jour à la télé, mais en pire et en rouge.
A ce moment là, j'écoutais "le nocturne n°13 en do mineur" de Chopin, et j'ai trouvé que cette tâche glauque et purulente allait bien avec la musique. J'imaginais dans quelques temps, cette pauvre femme qui serait envahie par sa tâche et qui mourrait en empestant tout son appartement.
Même ses chiens ne voudraient même pas la dévorer et les pompiers auraient de l'eucalyptus sous les narines quand ils viendraient la chercher...
Après je me suis demandée ce que ça ferait si le tatouage d'Isabelle Adjani ne partait jamais.
La pauvre, elle serait défigurée non? Enfin je veux dire, encore plus que maintenant qu'elle a pris 37 kilos?
Non mais parfois je divague complètement je sais.
C'est la faute à Chopin tout ça: si j'écoutais du Justin Timberlake ou du Daniel Guichard, je ne verrais pas les choses et les gens de la même façon, c'est évident.
Une fois dans le métro, j'ai vu une femme qui avait sorti une boite de nourriture pour poissons - vous savez, les petites paillettes multicolores - et qui les mangeait consciencieusement.
ça m'a fait marrer, parce que quand j'étais petite, je piquais les croquettes de mon chat pour les bouffer: uniquement les vertes (aux légumes) et les blanches (au rien), les rouges (à la viande) j'aimais pas trop ça. Enfin tout de même, la bouffe pour poissons, j'avais jamais essayé.
Et pourtant je suis un peu tordue.
Ce soir, quand je suis rentrée, j'ai vu un truc si terrible que je l'ai pris en photo.
J'étais un peu crevée, un peu dans le vague aussi... je sais plus ce que j'écoutais comme musique, mais alors que j'étais debout contre la porte, une dame est venue s'assoir juste à côté de moi.
J'ai tourné la tête machinalement, et quand j'ai vu ce que j'ai vu, j'ai poussé un cri.
Intérieurement bien sûr.
"AAAAARRRRHHHHGGHHH!!!!" j'ai fait. Mais y'a que moi qui me suis entendue.
Je me suis crue dans ce film terrible d'Adrian Lyne, "L'Echelle de Jacob", que j'avais vu la première fois après avoir bouffé des champignons hallucinogènes quand j'avais 17 ans, et que j'avais revu plus tard même pas sous champis, mais j'avais quand même complètement halluciné tellement ce film est complètement barré.
La femme à côté de moi, c'était comme dans "l'Echelle de Jacob": elle avait des cornes qui lui poussaient dans la tête!
(vous savez, la scène où Jacob Singer va à l'hôpital pour voir un médecin, et l'infirmière, en se baissant, elle fait tomber sa coiffe, et Jacob découvre avec horreur la même chose que ce que j'ai vu ce soir).
Comme je savais que personne ne me croirait si je rentrais chez moi en disant que je venais d'être transportée dans "L'Echelle de Jacob", j'ai dégainé mon appareil photo et j'ai immortalisé la scène.
Je vous jure que j'ai pas retouché la photo.
J'avais pas bouffé de champis non plus.
Bon je vous laisse, j'ai des cauchemars à faire cette nuit.
Ce soir par exemple, j'ai vu une chose horrible, je vais vous raconter.
A la différence du film d'horreur où la musique est tout le temps la même, quand on prend le métro, on peut choisir la musique de fond du film que l'on se fait dans son cerveau malade.
Personnellement en ce moment, j'écoute du Claude Debussy, du Ravel ou du Chopin, parce que je trouve que ça va bien avec les images qui défilent.
Et pourquoi pas du Bach? me demanderez vous?
Et bien sachez que je n'écoute pas Bach par choix, pour la bonne raison qu'écouter "les Variations de Goldberg" me donneraient l'impression d'être dans "Le Silence des Agneaux" et que je me sentirais capable d'arracher les entrailles de ma voisine d'à côté et de lui bouffer le coeur.
Immondes instincts de psychopathe quand tu nous tiens...
Dans le métro, je regarde les gens, c'est intéressant et complètement fascinant:
- dans une même rame parfois, on peut compter jusqu'à 14 filles qui possèdent le même sac à main: c'est soit un Darel, soit un Longchamp en plastique, ceux là même que la stagiaire affectionne tant.
- dans une même rame, vous pouvez trouver jusqu'à 5 personnes qui lisent un livre du même auteur: c'est soit Harlan Coben, soit Guillaume Musso, soit un des livres de la trilogie "Millenium" de Stieg Larsson.
Avant, tout le monde lisait "Harry Potter" ou Marc Levy ou Fred Vargas, mais ça s'est un peu calmé.
Depuis que je suis allée en Rajasthanie, je trouve que le métro parisien ne pue pas tant que ça: en effet, rien à voir avec les égoûts à ciel ouvert de Jodhpur ou les ruelles étroites de Varanasi, peuplées de vaches et de chiens qui pourrissent sur place, dont les blessures béantes grouillent d'asticots.
Globalement, le métro parisien ne pue pas en lui même, ce sont quelques gens qui sont à l'intérieur du métro, qui ne sentent pas très bon.
Par exemple, régulièrement, je me trouve à côté d'une fille qui s'est aspergé de "Flower" de Kenzo. Je me dis: soit je n'ai jamais de chance, soit tout le monde met ce parfum.
Il faut savoir qu'il n'existe pas un parfum au monde que je déteste plus que celui ci.
Cette odeur me file la nausée et en plus, j'ai la capacité de le sentir à des kilomètres. Quand dans un couloir, je suis une fille qui porte ce parfum, soit je la double en courant, soit je m'arrête et j'attends que la fille et son nuage d'odeur Floweresque soient passées.
Si un jour vous me voyez courir dans le métro, ce n'est pas parce que je suis pressée, c'est parce que j'essaie d'échapper aux effluves de "Flower de Kenzo".
Quand je sens ce parfum dans la rame de métro, je change de place, parfois même, je descends de la train pour prendre le prochain.
Ma hantise suprême est d'avoir une collègue qui mettrait ce parfum ou de me retrouver dans un avion avec une voisine qui aurait mis "Flower".
Parfois, personne n'a mis "Flower", mais les gens puent quand même. Dans ces cas là, je change aussi de place, mais ce que j'adore faire et qui me fait bien marrer quand je suis avec quelqu'un, c'est de lancer sur un ton assez fort:
"HA MAIS çA PUE LÀ, NON???? HEIN TU TROUVES PAS QUE çA PUE????"
Quand Séb est avec moi, j'en rajoute un peu parce que je sais que ça lui fout la honte. Il me dit:
"Ouais ça pue, bon oui ok. Chuuuttt!!!"
Et quand on peut pas changer de place parce qu'il y a trop de monde, je relance un:
"Non mais PAS CHUT DU TOUT! C'EST VRAIMENT C'EST HORRIBLE HEIN!!!! Je vais dégueuler je te jure! Bon attends."
Et là, voilà le moment que redoute Séb et qui le fait mourir de honte: je sors un vaporisateur de parfum (j'ai toujours un échantillon quelconque dans mon sac) et j'en vaporise tout autour de moi.
Séb il sait plus où se mettre, il me dit que je suis impolie et que je ne sais pas me tenir, et moi je suis morte de rire et je rétorque que ce sont les gens qui puent qui sont impolis.
Même mon fils je lui fous la honte.
J'adore.
Il y a deux jours, une femme est venue s'assoir juste à côté de moi, et en l'espace d'une seconde et demie, une odeur fétide à envahi le cercle étroit que nous partagions toutes les deux.
C'était un peu comme si cette femme était restée enfermée dans la terre pendant 2 mois, et qu'au moment où elle avait réouvert la bouche pour respirer (à côté de moi, donc) toute cette puanteur âpre et moisie était sortie de sa bouche et s'était répandue tout autour d'elle.
ça sentait comme dans l'appartement d'un vieux qui vient de mourir.
Il était 9h du matin, je n'allais pas non plus m'infliger un truc pareil: je me suis levée pour aller m'installer debout, un peu plus loin devant elle. Et j'ai regardé le visage de mon agresseuse: en fait, je ne sais pas si c'est ça qui puait autant, mais elle avait une espèce de grosse plaque rouge énorme à moitié suintante, qui s'étalait sur tout le cou et la moitié du visage.
Dingue.
Un peu comme le tatouage qu'Isabelle Adjani avait l'autre jour à la télé, mais en pire et en rouge.
A ce moment là, j'écoutais "le nocturne n°13 en do mineur" de Chopin, et j'ai trouvé que cette tâche glauque et purulente allait bien avec la musique. J'imaginais dans quelques temps, cette pauvre femme qui serait envahie par sa tâche et qui mourrait en empestant tout son appartement.
Même ses chiens ne voudraient même pas la dévorer et les pompiers auraient de l'eucalyptus sous les narines quand ils viendraient la chercher...
Après je me suis demandée ce que ça ferait si le tatouage d'Isabelle Adjani ne partait jamais.
La pauvre, elle serait défigurée non? Enfin je veux dire, encore plus que maintenant qu'elle a pris 37 kilos?
Non mais parfois je divague complètement je sais.
C'est la faute à Chopin tout ça: si j'écoutais du Justin Timberlake ou du Daniel Guichard, je ne verrais pas les choses et les gens de la même façon, c'est évident.
Une fois dans le métro, j'ai vu une femme qui avait sorti une boite de nourriture pour poissons - vous savez, les petites paillettes multicolores - et qui les mangeait consciencieusement.
ça m'a fait marrer, parce que quand j'étais petite, je piquais les croquettes de mon chat pour les bouffer: uniquement les vertes (aux légumes) et les blanches (au rien), les rouges (à la viande) j'aimais pas trop ça. Enfin tout de même, la bouffe pour poissons, j'avais jamais essayé.
Et pourtant je suis un peu tordue.
Ce soir, quand je suis rentrée, j'ai vu un truc si terrible que je l'ai pris en photo.
J'étais un peu crevée, un peu dans le vague aussi... je sais plus ce que j'écoutais comme musique, mais alors que j'étais debout contre la porte, une dame est venue s'assoir juste à côté de moi.
J'ai tourné la tête machinalement, et quand j'ai vu ce que j'ai vu, j'ai poussé un cri.
Intérieurement bien sûr.
"AAAAARRRRHHHHGGHHH!!!!" j'ai fait. Mais y'a que moi qui me suis entendue.
Je me suis crue dans ce film terrible d'Adrian Lyne, "L'Echelle de Jacob", que j'avais vu la première fois après avoir bouffé des champignons hallucinogènes quand j'avais 17 ans, et que j'avais revu plus tard même pas sous champis, mais j'avais quand même complètement halluciné tellement ce film est complètement barré.
La femme à côté de moi, c'était comme dans "l'Echelle de Jacob": elle avait des cornes qui lui poussaient dans la tête!
(vous savez, la scène où Jacob Singer va à l'hôpital pour voir un médecin, et l'infirmière, en se baissant, elle fait tomber sa coiffe, et Jacob découvre avec horreur la même chose que ce que j'ai vu ce soir).
Comme je savais que personne ne me croirait si je rentrais chez moi en disant que je venais d'être transportée dans "L'Echelle de Jacob", j'ai dégainé mon appareil photo et j'ai immortalisé la scène.
Je vous jure que j'ai pas retouché la photo.
J'avais pas bouffé de champis non plus.
Bon je vous laisse, j'ai des cauchemars à faire cette nuit.